Dans le programme MBSR nous mettons la lumière sur le choix interne que nous avons dans chaque situation, quand nous parvenons à la vivre en conscience : le choix sur la manière dont nous répondons à ce qui nous arrive et ce qui nous active. La parole souvent citée du neurologue et psychiatre Victor Frankl, survivant de l’Holocauste, résume cela parfaitement : « Entre le stimulus et la réponse il y a un espace … Dans cet espace est notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans notre réponse résident notre croissance et notre liberté. »
La période actuelle, où nous sommes privé·e·s de certaines libertés fondamentales dont nous avons l’habitude de bénéficier – et quel que soit notre avis à ce sujet – est un moment propice pour prêter attention aussi à cet espace de liberté interne dont nous nous privons nous-mêmes, souvent à notre insu.
Nous sommes dans de vieux schémas bien rodés qui déterminent nos comportements, des croyances jamais mises à jour depuis leur installation dans la boîte noire de notre inconscient il y a des décennies – ou des générations –, des idées sur la manière dont le monde devrait fonctionner, sur ce qui est bien et pas bien, sur ce qui ferait de nous quelqu’un de meilleur…
C’est le moment pour une révolution interne, en douceur, dans la bienveillance envers les parts de nous-mêmes qui nous freinent et nous rassurent car elles nous maintiennent dans le domaine du connu ; nous vivons avec l’habitude de les côtoyer. Il en est ainsi par exemple de certaines émotions telles que la colère, la tristesse, le ressentiment… et certaines croyances. C’est là où la méditation peut vraiment nous aider à trouver une base solide, stable et fiable ; un espace qui permet de laisser à distance ou de dissoudre ce qui ne sert pas notre bien-être interne – et par extension le bien-être collectif.
Nous naissons et nous mourrons : ça, c’est gravé dans le marbre, il n’y a pas d’illusion à se faire sur notre destin ultime. Mais entre les deux et malgré tout ce qui nous est arrivé, nos choix plus ou moins inconscients, plus ou moins subis, nous ont conduit au point où nous sommes aujourd’hui. Dans ce moment présent, quel est l’espace de liberté que nous réussissons à nous accorder ? Ce n’est vraiment pas une question banale, ni facile. Pourtant, c’est une question qui peut être source de libération – surtout lorsque nous sommes confrontés à ce qui, à l’extérieur de nous, paraît immuable et insupportable.